Retraite spirituelle pour étudiants en théologie – janvier 2025

Nos collègues Matthieu et Helène Ducrozet nous partagent ce petit témoignage sur ce qu’ils ont pu vivre récemment dans leur ministère : 

« Il y a quelques semaines, nous avons eu la joie d’animer une retraite pour quelques étudiants en licence de Théologie.

Notre connaissance des Écritures, si elle n’est pas vécue dans le cadre d’une véritable relation avec Jésus-Christ, risque de nous entraîner à employer nos doctrines et notre compréhension de la parole pour nous « protéger » de l’action de transformation que le Saint-Esprit veut faire en nous. Il est facile de rejeter une parole qui vient du Seigneur mais qui nous dérange lorsque nous manions avec aisance la Bible. L’histoire est pleine d’exemples tragiques qui nous montrent qu’il est aisé de faire entrer Dieu dans notre système de pensées et d’utiliser sa parole pour justifier nos façons de vivre plutôt que de nous laisser transformer. Il est donc très facile d’être du côté des mauvais bergers d’Ezéchiel 34. Ces bergers exploitent le troupeau pour leur propre bien sans même remarquer que quelque chose cloche. Après tout, le but du berger n’est-il pas de vivre de son travail ? Parfois, nous pensons que nous voulons servir Dieu, mais ce que nous faisons en réalité, c’est nous servir nous-mêmes. 

Le but de cette semaine était donc, à travers des temps de méditations et différents exercices à la découverte d’eux-mêmes et de Dieu, de leur offrir un lieu où il rencontrerait le Bon Berger. Notre prière était que Dieu se révèle à eux de manière à ce que chacun puisse faire face à lui-même sans crainte de ce qu’il allait découvrir, mais avec cette formidable assurance d’être aimé. 

La semaine s’est très bien passée. Les jeunes étaient heureux, attentifs, et bien investis. Lors du dernier jour, j’étais ému par les partages de plusieurs. L’un d’entre eux a partagé devant le groupe qu’il avait pris conscience d’un grand vide en lui, qu’il essayait de combler depuis des années en cherchant à briller aux yeux des autres par son comportement et les responsabilités qu’il prend. Il a fini son partage en demandant pardon au groupe pour le mépris qu’il peut ressentir et parfois laisser transparaître.

Une autre a témoigné qu’elle avait pu vivre cette semaine comme dans un « cocon » et avait pu mettre un sens sur ce que Dieu fait dans sa vie depuis des années. Chaque fois que je parlais du leadership, son regard intense traduisait la mesure du travail intérieur en cours. Cela lui a permis de mettre des mots sur ce qu’elle a vécu et de découvrir un autre leadership que le modèle toxique subi.

Ces étudiants consacrent leur vie et font beaucoup de sacrifices pour se former au rôle de berger. Prions pour qu’ils puissent être ces bergers que Dieu promet d’envoyer à son peuple par la bouche du prophète Jérémie (Jér 3.15). Des bergers selon son cœur, capables de prendre soin du troupeau – non pour leur propre bénéfice, mais par amour – avec discernement et savoir-faire. »